Cannes 2023

Nous voilà de retour du Festival International des Jeux de Cannes édition 2023. Enfin, nous quittons le ciel gris et la pluie de la côte d’azur pour retrouver le ciel bleu et le soleil resplendissant de la Belgique.

Inutile de passer par 150 préambules, dire à quel point l’organisation sur place était chaotique, remercier les amis avec qui ont a pu jouer, papoter ou rire, ou encore vous parler des bons (ou mauvais) restos qu’on a pu faire. Passons directement à l’essentiel : les jeux qu’on a appréciés !

Gardeners

Gardeners est un jeu édité par Sit Down! et créé par Kasper Lapp. Oui, l’auteur de Magic Maze. On retrouve une similitude assez générale dans Gardeners : c’est un jeu coopératif en temps réel dans lequel la communication est restreinte (voire interdite).

Les joueurs doivent réussir à placer correctement les 25 tuiles du jeu afin de valider 3 objectifs différents, chacun n’étant connu que d’un joueur. Sachant qu’on ne peut jamais soi-même enlever et replacer des tuiles, il va falloir réussir à se comprendre sans se parler. Dès que les 3 objectifs sont validés, on en enlève un, et un joueur en pioche un nouveau. Le but ? Terminer la pile d’objectifs en 15 minutes.

Pas évident mais jouissif !

Nimalia

Nimalia est un jeu de pose de « tuiles » (bon, des cartes en l’occurrence) de William Liévin et édité chez La boîte de jeu. Sur le principe général, le jeu est peu original : on place des cartes pour marquer des points en validant des objectifs. Un unique manchot dans un colonne ? 3 points. Un gorille adjacent à de l’eau ? 2 points.

L’originalité du jeu tient en deux temps. Tout d’abord, les cartes doivent se superposer au moins en partie. Il faudra donc faire des sacrifices. Ensuite, il y a 4 cartes objectifs permettant de scorer, mais les cartes activées changent d’une manche à l’autre. Très malin !

After Us

Parmi les running gars du salon : Vincent Dutrait a-t-il eu le temps de dormir cette année ? On voyait ses illustrations partout, et le magnifique After Us n’est pas le moindre. Il s’agit d’un jeu de deckbuilding dans un monde post-apocalyptique façon Planète des Singes, aux mécaniques imaginées par Florian Sirieix et édité chez Catch Up Games.

After Us est un bon jeu, aucun doute. La mécanique d’activation des capacités des cartes singes est un beau casse-tête, et tout choix est un renoncement. Mais le terme « casse-tête » correspond très bien aussi à After Us pour une autre raison : on joue seul. Terriblement seul, chacun dans son coin, occupé avec ses cartes. Dans le meilleur des cas, on lève le nez de ses cartes pour vérifier la piste de score, et c’est tout. Le jeu est terriblement prenant, et j’en ai oublié de faire une photo en cours de partie !

Mécaniquement très bon donc, mais à réserver à ceux qui apprécient le niveau 0 d’interactivité.

Jekyll & Hyde vs Scotland Yard

Nous ne connaissions pas le jeu Jekyll vs Hyde, et c’est sa nouvelle version, « vs Scotland Yard » que nous avons découvert. Illustré par Vincent Dutrait (ça alors !), créé par Olivier Cipière et Geonil, le jeu sera disponible normalement vers la fin d’année chez Mandoo Games.

On a un petit faible pour les jeux coopératifs, on joue principalement à deux, et ça tombe bien, puisqu’il s’agit d’un jeu de pli coopératif à deux joueurs ! Difficile d’avoir un avis définitif en ayant joué si peu, mais il risque bien de rejoindre notre ludothèque à sa sortie.

Rauha

Rauha, de Johannes Goupy et Théo Rivière, chez GRRRE Games n’est pas le jeu le plus facile à décrire, mais il est d’une fluidité assez dingue. C’est un jeu de draft, et chaque carte récupérée va se placer dans une grille de 3×3. Un jeton fait le tour du plateau, et à chaque manche une rangée différente est activité. Récupération de cristaux, transformation en points de victoire, système de collections (marquez un point par oiseau !), majorité et bonus sont au rendez-vous. La recette est simple, mais le plat se mange avec plaisir !

Once upon a line

On termine par le coup de cœur d’Antoine sur le salon. Et pourtant, ça commençait très mal lors de l’explication: le jeu est un mélange bizarre entre un mot croisé et un jeu narratif. D’accooooord, bien sûr. Avec des mots soulignés (ou pas), des couleurs, des pièges, un système de progression des personnages, etc etc… Ça semble tordu ? Ça l’est.

Une fois la partie lancée, on a complètement plongé dedans. A la fois au niveau narratif (« Oui mais attends, on va peut-être avoir besoin de la machette pour les orties ! ») qu’au niveau plus mécanique (« Bon, la machette pourrait être ici, ou là, attention aux orties… Comment on gratte, stratégiquement parlant ? »).

Le jeu a été imaginé par les cerveaux malades de William Aubert et Dan Thouvenot. Il a fait l’objet d’un financement participatif réussi sur Kickstarter et devrait sortir courant 2024. On le répète encore une fois : c’est complètement tordu, y compris l’univers, même s’il rappellera un peu le jeu de rôle Vermines aux connaisseurs. Premier bémol : c’est un jeu jetable, comme d’autres avant lui. Il est possible d’acheter des recharges pour un prix raisonnable, mais ça reste des cartes à gratter qui finiront à la poubelle. Second : de ce qu’on en a vu, le lien entre la mécanique (le grattage) et l’aspect narratif reste ténu.

Et voilà, c’est tout pour cette année. On a essayé ou vu bien d’autres jeux évidemment, mais ce sont ceux qui nous ont donné envie de parler d’eux. Citons vite fait Lorcana, le jeu de cartes à collectionner dans l’univers de Disney qui sortira fin d’année chez Ravensburger, que nous sommes très curieux d’essayer !

Merci à tous ceux qu’on a croisés pour les bons moments, les papotes, les apéros, les débats enflammés (alors, tactique ou stratégique ?) et les fous-rires. Et (peut-être) à l’année prochaine !